Sunday 3 July 2011

Everybody talks about it

Tout l’monde en parle... Tout l’monde en rêve, de temps en temps, plus ou moins souvent. Mais nos vies se figent ou se précipitent. Engluées dans la peur, le conditionnement, la paresse. Peur de tout perdre – mais perdre quoi ? Peur de ne pas s’en sortir financièrement - mais ne trouvons-nous pas toujours au bout du compte le moyen de mettre de côté ou de retomber sur nos pattes lorsque la vie nous pousse le dos au mur pour d’autres raisons dites plus « acceptables » ? Peur de ne pas retrouver du boulot – mais croyons-nous donc si peu en nous-mêmes? Peur de l’inconnu – mais l’habitude nous cloue au sol. Peur de choquer ou d’inquiéter les proches et la famille – mais ne veulent-ils pas nous voir heureux ? Peur de passer pour des inconscients ou des instables – mais est-ce un crime que de décider, juste pour un temps, de sortir du carcan pour profiter de la vie, la seule qu’on a finalement. Et le temps perdu ne se rattrape pas.

Nous n’avons pas d’excuses. Pas de responsabilités financières ou matérielles au-delà de nous subvenir à nous-mêmes. Célibataires, sans enfants. Et si le schéma ordinaire d’une vie de famille comblée ne se présentait jamais à nous : qu’aurait-on fait de nos vies ? Oh, ne me méprenez-pas, ceci n’est pas un acte désespéré, ce n’est pas une envie de tout foutre en l’air, ce n’est pas un cri de détresse pour masquer un mal de vivre. C’est le contraire. C’est un plan réfléchi. C’est une idée folle qui réveille notre envie de vivre mais qu’il nous faut dompter, mesurer, coucher sur papier pour nous assurer qu’au final, il nous restera de cette aventure le sentiment d’avoir accompli quelque chose, la fierté d’avoir été au bout d’un rêve, et les souvenirs… des souvenirs qui resteront avec nous bien plus longtemps qu’une plus grosse voiture ou qu’un chiffre d’affaires. Ah, les souvenirs… Nos yeux ont soifs, nos rêves meurent de faim, nos âmes ont besoin d’un répit insouciant et le monde nous ouvre les bras. Alors… pourquoi pas ?

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Everybody talks about it… Everybody dreams about it, every now and then, more or less often. But our lives get frozen or rushed. Stuck in fear, in conditioning, in laziness. Afraid to lose everything – but to lose what exactly? Afraid of not coping financially – but don’t we always find the means, eventually, to set some money aside or to fall back on our feet when life pushes us back to the wall for other more “acceptable” reasons? Afraid of not finding a job again – but do we really believe so little in ourselves? Afraid of the unknown – but habits nail us to the ground. Afraid to shock or to worry our closed ones – but don’t they want to see us happy? Afraid to be called irresponsible or unstable – but is it a crime to decide – just for a while – to break out of the mold and enjoy life, the only one we have at the end of the day. And wasted time is lost forever.

We don’t have any excuse. No financial or material responsibilities beyond supporting ourselves. Single, without children. What if the normal pattern of a fulfilled family life never presented itself to us: what would we have done with our lives? Oh, don’t misunderstand me, this is not a desperate move, this is not a desire to fuck up everything, this is not a cry for help to hide our unhappiness. It’s the opposite. It is a thoughtful plan. It’s a crazy idea that awakens our desire to live but that we must tame, measure, put down on paper to make sure that in the end, what we will keep from this adventure will be the feeling to have achieved something, the pride to have followed our dream, and the memories... memories that will stay with us much longer than a bigger car or a healthy turnover. Ah, memories... our eyes are thirsty, our dreams are dying of starvation, our souls need a carefree respite and the world is opening its arms to us. So... why not?